L'esprit du fleuve

Je me souviens de ce jour où, sur le bord du fleuve Niger, non loin de Ségou au Mali, j’avais, dans une fulgurance qui venait de loin compris ce que signifiait l’esprit du fleuve.

Je me souviens de ma solitude, de la chaleur pesante, du calme alentour, des pêcheurs hiératiques, de l’eau lourde et paresseuse.

Je me souviens du moment singulier et de l’intelligibilité suspendue.

Je me souviens de la profondeur de mon ressenti, de l’envahissement et de la torpeur de l’isolement.

Je me souviens du cheminement accompli, ou était-ce l'abandon, pour me rendre disponible aux méandres du fleuve et accueillir la plénitude des sens.

Enfin, l’esprit du fleuve.

Hakam EL ASRI 


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