Pourquoi Atoutsud

Atoutsud est née en décembre 2014 avec l’ambition de contribuer à la rénovation intellectuelle et à la refondation des modes de gouvernance et des pratiques en matière :

- de développement humain dans une acception large en tant que développement économique, environnemental, social, culturel et politique;

- de coopération internationale et assistance technique en favorisant notamment les coopérations triangulaires et Sud-Sud.

Belle ambition qui pourra sans doute être jugée présomptueuse par certains, audacieuse et utile pour d’autres mais qui, en tout état de cause pose un certain nombre de questions se rapportant non seulement au comment et pourquoi mais aussi à notre  légitimité d’intervention et notre capacité à agir.

La présence des ONG dans la sphère de coopération internationale est une réalité tangible. Leur plus-value d’intervention sur le terrain est reconnue. Leur capacité à contribuer aux débats,  voire influer les négociations et  décisions politiques, ne fait plus aucun doute.  Atoutsud entend contribuer à cette élaboration globale. En ce sens, il nous semble non seulement légitime mais tout aussi impératif de porter notre plaidoyer sur la place publique et auprès des acteurs parties prenantes.

La présence du Sud dans les questions de développement n’est pas encore totalement établie, sa contribution n’est pas optimisée, la mobilisation de sa créativité, de son expertise, de ses atouts en somme, est loin d’être satisfaisante. La question de l’alignement doit être amplifiée et prolongée pour prendre en compte plus avant l'émergence du Sud et sa contribution non seulement aux orientations stratégiques et politiques mais aussi aux éléments de réponses et solutions proposées.

 

L’autre élément qui nous incite à investir ce champ se rapporte à la question de représentation des ONG elles-mêmes, situées dans leur grande majorité essentiellement au Nord. La profondeur démocratique des pays occidentaux, la liberté d’association, leur légitimité acquise de longue date en tant que représentants de la société civile et à participer aux débats nationaux, leur capacité à fédérer les solidarités expliquent largement cet état de fait. Loin de nous toute idée de remettre en cause cette légitimité ou le degré d’intervention de ces ONG qui est toujours bienvenue et globalement positive. Loin de nous toute idée d’opposer les ONG du Nord à celles du Sud ou d’établir une typologie d’origine qui procure une gradation de légitimité de représentation ou d’association à ce débat mondial.  Ça serait contre-productif et, pire encore, dangereux aux regards des instrumentalisations que certains ne manqueront pas d’en tirer.

Il n’en reste pas moins que la participation de la société civile au débat mondial autour de l’efficacité de l’aide et des problématiques de développement s’en trouve biaisée et que la présence massive des ONG du Nord renforce de fait les modèles et les paradigmes des sociétés occidentales. Faudrait-il souligner ici que le développement n’est pas la reproduction des modèles établis au Nord.

L’idée, là aussi, n’est pas de dénoncer les modèles en eux–mêmes, fruits d’une élaboration intergénérationnelle qui trouve sa pleine pertinence dans les contextes et sociétés qui ont présidé à leur conception. C’est la simple reproduction de modèle qui pourrait est en cause.

Il nous appartient de conforter les modèles alternatifs et d’associer le plus largement possible les structures émergentes et de diffuser les solutions mises en pratiques dans les pays du Sud.

Il nous appartient de partager le savoir et les ressources un peu comme dans les temps anciens où le feu, qu’on avait peine à allumer, se transmettait de maison en maison.

Atoutsud est une ONG émergente, notre stratégie de long court est de s’affilier des structures similaires dans les pays partenaires, notre propos est d’aider à renforcer les capacités des ONG partenaires dans les pays tiers et par la même de conforter leur actions et leurs modes d’interventions. Une telle démarche aidera à renforcer les sociétés civiles dans ces pays et, in fine, nous l’espérons, le développement durable et l’essor de la démocratie.

La complexité toujours croissante du monde est l’autre constat qui nous engage dans cette aventure. Celui-ci ne se conçoit plus simplement comme une multitude d’espaces de souverainetés progressivement rognés par une mondialisation triomphante...

Face aux visées universalistes et aux logiques d’interdépendances, il y a en parallèle les résurgences identitaires ou religieuses, les affirmations de particularismes, une remise en cause des modèles sociétales occidentaux ou régimes démocratiques. L’approche de la coopération internationale évolue désormais dans un cadre complexe qui exige des médiations, une contextualisation des éléments de réponses, des variétés d’initiatives, d’actions et de modes opératoires. Une philosophie d’intervention à laquelle on veut souscrire et qui nous impose de s’ouvrir tous azimuts, de concevoir des démarches créatives, innovantes  ‘out of the box’ et en association avec des acteurs d’horizons divers et certainement les plus concernés d’entre eux dans les pays du Sud.

 

A Atoutsud nous aimons nous percevoir en tant que passeurs, facilitateurs d’un nouveau genre qui confortent la réflexion sur les  changements et les transitions souhaitées.

 

Notre propos est de s'insérer dans le débat mondial pour faire avancer utilement de nouvelles solidarités Nord Sud et Sud Sud qui concourent un tant soit peu à une solidarité à l’échelle de la planète encore en devenir.

 

Hakam EL ASRI, fondateur



A propos du fondateur d'Atoutsud

Fondateur d’Atoutsud
Hakam EL ASRI

 

Détenteur d'un diplôme en Techniques de Prévisions Economiques et Sociales (CNAM, Paris) et d’un troisième cycle en Contrôle de Gestion (Panthéon Sorbonne), M. Hakam EL ASRI est Chef de projet à la Direction Affaires et Relations internationales d’une institution publique française où il est en charge des partenariats avec les organisations internationales.

M. EL ASRI était précédemment Chef de Projet "Partenariats pour la Gestion des Migrations de travail" porté par le GIP International au Ministère du Travail et des Relations Sociales en France.  Le projet avait pour objectifs d’encourager la coopération et le dialogue sur les questions de migrations entre l’intra-région sub-saharienne, l’Afrique du Nord et les pays de destination dans l’Union européenne et d’établir les cadres institutionnels, réglementaires et opérationnels pour ces partenariats. C'est dans ce cadre qu'il a entrepris les premières actions se rapportant à la coopération Sud Sud et triangulaire.

Auparavant, M. EL ASRI animait la coopération multilatérale au sein de l’ANPE (France). À ce titre, il a piloté différents projets de Benchmark et d’assistance technique en matière d’acquis communautaire ou dans le cadre de la Stratégie Européenne pour l’Emploi.

M. EL ASRI intervient régulièrement en tant que conférencier sur les thématiques de gestion des projets européens, de l’emploi et de la migration de travail, auprès de différentes institutions françaises et internationales.

C'est un amoureux des vieilles pierres, du jazz et de l'écriture,  il est marié et père de deux enfants.